Le film Rembrandt et sa vision du nucléaire

Distinguer fiction et réalité scientifique

À l’occasion de la sortie du film « Rembrandt » de Pierre Schoeller (avec Romain Duris, Camille Cottin et Denis Podalydès), Les Voix du Nucléaire souhaitent rappeler l’importance d’une information scientifique rigoureuse sur l’énergie nucléaire, particulièrement dans le contexte du changement climatique.

Le film « Rembrandt » s’ancre dans le monde réel (références d’actualité, chercheur climatologue jouant son propre rôle, focus sur EDF et les EPR) donnant l’impression que les faits présentés correspondent à la réalité. Pourtant, le film prend des libertés importantes sur des aspects essentiels.

Les scénarios catastrophe climatiques et nucléaires

Le film évoque plusieurs scénarios de catastrophes environnementales qui peuvent laisser à penser que les centrales nucléaires et notamment les nouveaux EPRs sont vulnérables face aux conséquences du changement climatique.

Mais qu’en est-il est vraiment ? Les scénarios sont-ils plausibles ? Les centrales si vulnérables ?

Découvrez ci-dessous les scénarios du film Rembrandt et notre travail de vérification sur leur plausibilité :

Mythe du secret

Le film présente une industrie qui développerait « la culture du secret ». 

La réalité : Le nucléaire civil français est particulièrement transparent. Chaque incident significatif est rendu public et toutes les activités sont surveillées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection (ASNR), entité indépendante avec un pouvoir de contrôle étendu.


Déni climatique

Le film suggère que l’industrie nucléaire ne prendrait pas suffisamment en compte le changement climatique. 

La réalité : Les études de conception analysent spécifiquement cette contrainte avec des hypothèses pénalisantes, tant chez EDF qu’à l’ASNR.

Les faits sur l’énergie nucléaire

Sur l’environnement

L’énergie nucléaire présente l’empreinte carbone la plus faible de toutes les sources d’énergie électrique (ou électricité), y compris comparée à l’éolien et au solaire. Elle constitue, avec l’hydroélectricité, la seule solution permettant la fermeture définitive des centrales fossiles.

Sur la sécurité

Le bilan sanitaire du nucléaire, accidents inclus, reste le meilleur parmi toutes les formes d’énergie. L’industrie nucléaire française est l’une des plus transparentes et surveillées au monde. Tous les incidents sont publiquement suivis et documentés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR).

Sur l’indépendance énergétique

Le nucléaire permet de réduire la dépendance européenne aux énergies fossiles importées, renforçant ainsi notre souveraineté énergétique.

Mieux comprendre notre démarche envers le film Rembrandt

À l’occasion de la sortie du film « Rembrandt » de Pierre Schoeller (avec Romain Duris, Camille Cottin et Denis Podalydès), Les Voix du Nucléaire souhaitent rappeler l’importance d’une information scientifique rigoureuse sur l’énergie nucléaire, particulièrement dans le contexte du changement climatique.

Si nous respectons pleinement la valeur artistique de cette œuvre de fiction, nous estimons essentiel de rétablir certains faits scientifiques concernant l’énergie nucléaire, afin que le public puisse faire la distinction entre création artistique et réalité technique et ainsi éviter toute forme de désinformation. 

Cette distinction manque particulièrement quand le film fait le lien entre catastrophe nucléaire et catastrophe climatique, alors que le nucléaire est une des rares solutions, justement, qui pourrait nous permettre d’éviter le pire.

Nous regrettons également la présentation qui est faite du métier et de la culture des ingénieurs qui ne feraient preuve ni d’esprit critique ni d’esprit d’initiative et se laisseraient enfermés par leurs outils comme par l’organisation à laquelle ils appartiennent.

Cet effort de débunk nous paraît d’autant plus indispensable que :

  • ⁠les acteurs et le réalisateur du film bénéficient d’une très grande notoriété dans le milieu du cinéma et auprès du public,
  • des associations qui s’expriment en défaveur du nucléaire depuis de très longues années et jusqu’à aujourd’hui malgré l’enjeu du changement climatique semblent associées à la promotion du film,
  • sa présence est assurée dans la durée du fait de son entrée prévue dans les catalogues des plateformes les plus regardées que sont Netflix, Canal+, et FranceTV.

Finalement, nous tenons quand même à saluer la persévérance du réalisateur Pierre Schoeller qui a initié son film en 2019 lorsque la “doctrine” antinucléaire était à son apogée, et que l’ensemble du parc nucléaire mondiale (hors Chine) était en décroissance et voué à extinction sur des bases idéologiques pures.

C’est donc en complète phase avec la tendance qu’il voit le jour, finalement, après de nombreuses péripéties, en plein milieu d’un retour en grâce du nucléaire qui pourrait l’inscrire à contre-courant complet de ce qui semble désormais être en quelque sorte le sens de l’histoire.