L’usine de retraitement de La Hague pollue massivement son environnement

Ni les rejets chimiques ni les rejets d’éléments radioactifs de l’usine de retraitement de La Hague ne présentent un risque pour la santé humaine. L’autorité environnementale souligne néanmoins la quantité importante de nitrates rejetées par l’usine et met en garde face au risque d’eutrophisation.

Les pollutions susceptibles d’être causées par l’usine de retraitement de La Hague sont principalement de deux types : la dispersion d’éléments radioactifs dans l’environnement et la pollution chimique. 

Des rejets radioactifs extrêmement faibles

L’usine de la Hague rejette effectivement des effluents radioactifs ; toutefois, le simple fait qu’ils soient radioactifs ne les rend pas dangereux. En effet, les populations les plus exposées aux rejets de l’établissement subissent une surexposition de 0,02 mSv/an, soit 2 % du seuil autorisé. À titre de comparaison, la radioactivité naturelle est responsable de l’exposition de chaque Français à une dose allant de 1,5 à 6 mSv/an, les variations s’expliquant par des différences de géologie des sols français. La surexposition due à la radioactivité à proximité de la Hague est donc extrêmement faible [1].

Certains rejets chimiques pointés du doigt par l’autorité environnementale

Les rejets chimiques annuels de l’usine de la Hague sont rapportés chaque année dans le Rapport de surveillance de l’environnement d’Orano La Hague. Les rejets de nitrates de La Hague concentrent aujourd’hui la majorité des critiques sur le sujet : 2 000 tonnes de nitrates sont rejetées chaque année par l’usine. Cette quantité, loin d’être négligeable, représente environ 1 % des rejets français. Les normes de potabilité de l’eau restent respectées, mais plusieurs organismes soulignent le risque d’eutrophisation du milieu [2] [3]. L’Autorité environnementale enjoint Orano à améliorer son processus de dénitrification des eaux rejetées dans l’un de ses derniers rapports d’enquêtes publiques au sujet de l’usine de La Hague. L’entreprise Orano souligne que l’usine respecte les limites réglementaires et que des analyses phytoplanctoniques sont régulièrement réalisées par l’IFREMER dans la zone de rejets, et qu’aucune d’entre elles n’a mis en évidence un quelconque phénomène d’eutrophisation [3].