Idée reçue

Les centrales nucléaires rejettent des gaz et des liquides radioactifs

Incomplet !

En bref

En fonctionnement normal, les réacteurs rejettent effectivement de très faible quantité d’éléments radioactifs, principalement sous forme liquide mais aussi dans une moindre mesure sous forme gazeuse. Le simple fait qu’ils soient radioactifs ne les rend pas nécessairement dangereux pour le public. L’ASN précise justement que “la santé publique n’est nulle part en France mis en jeu par les rejets autorisés.”

En détail

Des rejets radioactifs réels mais très faibles

En fonctionnement normal, les centrales nucléaires rejettent effectivement de très faibles quantités d’éléments radioactifs, principalement sous forme liquide mais aussi, dans une moindre mesure, sous forme gazeuse. Il s’agit principalement de tritium, de carbone-14 et de gaz rares. Lorsque l’influence radiologique du fonctionnement normal de la centrale nucléaire est décelable par rapport au bruit de fond radiologique, elle se limite à un rayon de quelques kilomètres autour de la centrale [2]. 

Le cas du tritium

Le sujet du tritium est régulièrement brandi comme une preuve de la dangerosité de l’industrie électronucléaire. Cet isotope radioactif de l’hydrogène est l’un des principaux effluents rejetés en fonctionnement normal par une centrale nucléaire. L’OMS fixe la limite de potabilité concernant la concentration de tritium dans l’eau à 10 000 becquerels par litre. La réglementation française impose l’ouverture d’investigations dès que le seuil de 100 Bq/L est atteint [4]. En France, aucune mesure de radioactivité n’a décelé une contamination supérieure à 100 Bq/L dans l’eau distribuée entre 2016 et 2023 (dernière année complète de données sur data.gouv.fr) [3]. 

Radioactif ≠ Dangereux

Le grand public pense souvent que le terme « radioactif » est synonyme de « dangereux », mais ce n’est pas nécessairement le cas. En l’occurrence, en France, l’ASN est catégorique sur ce fait : « la santé publique n’est nulle part en France mise en jeu par les rejets autorisés. » [1]. Par exemple, une personne résidant à proximité d’une centrale nucléaire et consommant régulièrement du poisson et de l’eau en provenance de l’aval de la centrale ne serait exposée qu’à une dose de l’ordre de 1 µSv/an, plusieurs milliers de fois inférieure que l’exposition due à la radioactivité naturelle [2].

Sources :

[1] Rapport sur les rejets des installations nucléaires en France, ASN, https://www.asn.fr/content/download/59413/file/dossier_137_bis.pdf p.30 

[2] Eléments marquants du Bilan Radiologique 2021-2023, IRSN, https://www.irsn.fr/sites/default/files/2024-12/IRSN_Elements-marquants-du-Bilan-Radiologique-2021-2023_04-12-2024.pdf 

[3] Données par commune des contrôles sanitaires de l’eau distribuée, Ministère de la Santé, https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/resultats-du-controle-sanitaire-de-leau-distribuee-commune-par-commune/ 

[4] Limites réglementaires tritium, IRSN, https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/environnement/quelle-est-reglementation-relative-au-tritium