Idée reçue

Le nucléaire est une source d’électricité intermittente

Faux !

En bref

Contrairement aux énergies renouvelables telles que le solaire et l'éolien, les centrales nucléaires peuvent fonctionner en continu, fournissant une production d'électricité stable et prévisible. Les arrêts de réacteurs sont des événements qui surviennent plusieurs fois par an et font varier la production nucléaire, mais cela n’a rien de comparable à l’intermittence que connaissent les éoliennes et les panneaux photovoltaïques.

En détail

Le nucléaire est souvent considéré comme une source d'électricité fiable et non intermittente. Les centrales nucléaires peuvent fonctionner en base, ce qui signifie qu'elles sont capables de produire de l'électricité en continu et à un niveau constant, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 [1].

Production nucléaire en Espagne au mois d’aout 2024 / Source : Energy-charts.info

Cela les distingue des sources d'énergie renouvelable telles que l'éolien et le solaire, qui dépendent des conditions météorologiques et sont donc considérées comme intermittentes. La production d'électricité d'une centrale nucléaire ne fluctue pas en fonction de facteurs externes tels que le vent ou le soleil, ce qui garantit une alimentation électrique stable et prévisible. Cela permet d'éviter les problèmes d'équilibrage de l'offre et de la demande d'électricité sur le réseau, ce qui peut être particulièrement important pour les pays qui dépendent fortement de l'électricité pour leur approvisionnement énergétique.

Des arrêts généralement prévisibles

Toutefois, il est à noter que les centrales nucléaires peuvent parfois être mises hors service pour des opérations de maintenance ou des réparations [2]. Cela peut entraîner une baisse temporaire de la production d'électricité, mais ces arrêts sont généralement planifiés et les gestionnaires de réseau sont informés à l'avance afin de prendre les dispositions nécessaires pour compenser cette baisse de production.

Facteurs de charge et disponibilité

Afin de comparer l’intermittence des différentes sources d’électricité, on utilise généralement le « facteur de charge », qui est égal au rapport entre l’électricité réellement produite et l’énergie produite si la source fonctionnait constamment à puissance maximale. En France, ce coefficient était en 2024 respectivement de 24 % et de 14 % pour les parcs de production éolien et solaire [3]. Le facteur de charge du parc nucléaire français était d’environ 67 % en 2024. Aux États-Unis, le facteur de charge de l’ensemble des centrales nucléaires dépasse même les 90 % [1]. 

Les centrales nucléaires françaises, du fait qu'elles réalisent du suivi de charge pour s’adapter à la demande (souvent forcé car les renouvelables intermittentes ont priorité sur le réseau électrique), ne produisent pas autant de kWh qu’elles le pourraient. On utilise donc souvent en France le coefficient de disponibilité (Kd) afin d’évaluer la capacité du parc à répondre à la demande. Ce coefficient correspond au facteur de charge des centrales si elles produisaient au maximum de leur puissance réellement disponible à tout instant. Ce dernier se situant entre 70 et 80 % en fonction des années, avec un point bas en 2022 à 58 % à la suite de la découverte de phénomènes de corrosion sur certains réacteurs [4].