Idée reçue

La France importe l’intégralité de son uranium

Vrai !

En bref

Depuis 2001 et la fermeture de la dernière mine d’uranium sur le sol français, la France importe l’intégralité de l’uranium qu’elle utilise. Elle dispose néanmoins d’un stock stratégique d’uranium naturel représentant 2 ans de production électronucléaire, ainsi qu’un stock d’uranium appauvri pouvant être réenrichi si besoin afin de fournir 7 ans de consommation pour les réacteurs nucléaires français.

En détail

Fermeture de la dernière mine d’uranium française en 2001

Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 2001, la France a exploité des gisements d’uranium sur son sol, permettant ainsi de produire près de 80 000 tonnes d’uranium naturel, soit 10 ans de consommation au rythme actuel. Du fait de la faible teneur en uranium de ces gisements, environ 100 fois plus faible que les gisements à haute teneur du Canada, et de leur épuisement progressif, la dernière mine d’uranium française a fermé en 2001. [1]

Un mix d’approvisionnement diversifié

Zone d’extraction d’uranium par lixiviation in situ au Kazakhstan / Source : Kazatomprom

Depuis cette date, la France importe l’intégralité de l’uranium qu’elle utilise dans le cadre de sa production électronucléaire. Le Niger occupe une grande place médiatique dans le débat autour des importations françaises d’uranium. Pourtant, on surestime souvent la part du Niger dans les importations : seuls 20 % des importations françaises d’uranium naturel proviennent de ce pays, ce qui le place derrière le Kazakhstan (27 %) et au même niveau que l’Ouzbékistan. À l’échelle mondiale, le Niger ne représentait en 2022 plus que 4 % de la production mondiale [2]. On peut noter par ailleurs que depuis juillet 2023, Orano ne peut plus exporter d’uranium depuis le Niger, et que cela ne semble pas pour autant causer de dégradation franche de l’approvisionnement français [3]. Toutefois, il est important de garder en tête que l’interprétation des chiffres concernant les importations françaises est complexe. En effet, la France étant l’un des rares pays maîtrisant complètement le cycle du combustible, une partie de l’uranium importé en France est finalement réexportée sous forme d’assemblages ou d’uranium enrichi [4].

Des stocks stratégiques

On peut finalement relativiser cette « dépendance », la France disposant d’un stock stratégique d’uranium naturel représentant 2 ans de production électronucléaire ainsi qu’un stock d’uranium appauvri pouvant être réenrichi si besoin afin de fournir 7 ans de consommation pour les réacteurs nucléaires français. Ce chiffre est à comparer aux quelques mois de stocks de pétrole et de gaz dont dispose la France [5].