Idée reçue

L’industrie nucléaire est secrète et dissimule une large part de ses activités

Biaisé !

En bref

L'industrie nucléaire est soumise à des régulations strictes et à une surveillance étroite par des organismes nationaux et internationaux, garantissant transparence et responsabilité dans ses activités.

En détail

Il est essentiel de distinguer les idées reçues de la réalité concernant la transparence de l'industrie nucléaire. 

Voici quelques éléments et exemples concrets qui montrent que l'industrie nucléaire est bien encadrée et transparente : 

1. Organismes de reglémentation : L'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) en France et ses homologues à l’étranger assurent la surveillance des centrales nucléaires et garantissent le respect des normes de sécurité et de transparence. 

2. Rapports publics : EDF, l'exploitant des centrales nucléaires françaises, publie régulièrement des rapports de sûreté et de radioprotection accessibles au public sur son site internet. L’ASNR, de son côté, publie des informations sur les incidents dans les installations ainsi que les informations importantes concernant leur contrôle et des rapports détaillés d’expertise. Aux États-Unis, la Nuclear Regulatory Commission publie également des rapports détaillés sur la sûreté des installations nucléaires américaines et ses échanges avec les exploitants. La plupart des autorités de sûreté nucléaire dans le monde, ainsi que les exploitants, mettent ce genre d’information sur leurs sites internet. 

3. Inspections et évaluations : Suite à l'accident de Fukushima en 2011, l'Union européenne - c’est à dire, la Commission Européenne avec le soutien d’experts nationaux  -a mené des "stress tests" sur toutes les centrales nucléaires de ses pays membres. Les résultats de ces évaluations sont disponibles sur le site de l'UE, qui ont aussi fait l’objet d’une présentation publique.   Le groupement officiel des autorités de sûreté nucléaire de l’UE, ENSREG, mène des revues par les pairs sur des thèmes considérés prioritaires (gestion de vieillissement, protection contre l’incendie) avec la participation du public et des rapports publics.

4. Conventions internationales : La France, les États-Unis et d'autres pays exploitant l'énergie nucléaire ont adhéré à la Convention sur la sûreté nucléaire, qui énoncent des principes d’un système de sûreté nucléaire exigeant et exige un partage d'informations lors de revues par les pairs périodiques, en vue de pousser les membres vers un niveau élevé de sûreté. Une convention similaire, la Convention Commune, existe pour encourager les pays membres à partager des informations sur la gestion des déchets nucléaires et des combustibles irradiés et dresser des normes à émuler.

5. Collaboration internationale : Le partage de l’expérience et des informations sur les incidents est encouragé par l'AIEA, notamment via trois différents systèmes de notification des incidents entre professionnels, et via l’Échelle internationale des événements nucléaires, INES. Cette échelle, développée après l’accident de Tchernobyl, classe les incidents nucléaires selon 7 niveaux de gravité pour permettre aux médias et au public de connaître rapidement les faits sur des incidents, voire accidents, survenus dans les installations nucléaires. La gestion du site où sont publiés les classements est assurée par l’AIEA.

En conclusion, bien que certaines activités de l'industrie nucléaire puissent être tenues confidentielles pour des raisons de sécurité (protection contre les actes malveillants), l'industrie dans son ensemble est soumise à un contrôle et une surveillance rigoureux, garantissant un niveau élevé de transparence et de responsabilité.

Cette fiche a été sélectionnée pour apporter un éclairage sur la vision du nucléaire présentée dans le film Rembrandt.

Sources :

  • https://www.iaea.org/fr/ressources/echelle-internationale-des-evenements-nucleaires-et-radiologiques-ines