Pourquoi « Face au Nucléaire » ?

FaceAuNucleaire.fr


Des réponses claires et sourcées aux idées reçues sur l’énergie nucléaire

Parler du nucléaire en société, c’est souvent s’exposer à une avalanche de préjugés : émission de gaz à effet de serre, dizaines de milliers de morts de Fukushima ou autre pénurie imminente d’uranium.

Si EDF, l’UNSCEAR ou l’IAEA ont déjà largement déconstruit ces mythes, leurs analyses restent souvent ignorées ou difficiles d’accès pour le grand public.

Les Voix ont donc décidé de lancer Faceaunucleaire.fr afin de complémenter les efforts existants et centraliser des réponses sourcées et de les rendre accessibles à tous.

Certains se demanderont : « À quoi bon un nouveau site alors que l’atome semble avoir conquis le cœur des populations européennes ? ».

Si l’on ne peut que se réjouir du retour en grâce du nucléaire au sein des opinions publiques, la satisfaction ne doit pas nous aveugler quant aux raisons profondes de ce rapide retournement de situation.

Bien que la guerre en Ukraine ait mis en lumière les avantages de l’énergie nucléaire en termes de souveraineté énergétique, ses bénéfices  structurants de la société et respectueux la planète restent encore insuffisamment connus. 

Même parmi ses nouveaux partisans, la connaissance du nucléaire reste limitée. Un bref état des lieux des connaissances et des opinions du grand public s’impose afin de mieux comprendre la pertinence de Faceaunucléaire.fr.


Pourquoi « Face au Nucléaire » ? 

Naviguer entre la popularité inédite du nucléaire et les préjugés persistants.


Malgré les promesses plus ambitieuses les unes que les autres des futurs SMR, l’événement le plus marquant des cinq dernières années pour l’industrie nucléaire est certainement bien plus politique que technique. Les opinions publiques semblent s’être massivement rangées du côté de l’atome en l’espace de quelques années.

Sondage après sondage, la tendance se confirme. En décembre 2024, une enquête d’opinion d’Harris-Interactive pour le GIFEN révélait que 75 % des sondés se déclarent favorables à l’usage de l’énergie nucléaire pour la production électrique. On y découvrait par ailleurs que 47 % des sympathisants des Écologistes, nouveau nom d’EELV, se disaient favorables à l’usage de l’atome.

  

« 47 % des sympathisants des Écologistes se déclarent favorable à l’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité »

1: Sondage « Les Français et le nucléaire » Harris Interactive pour le GIFEN

On pourrait croire à une particularité française, pays du nucléaire par excellence, mais cette tendance dépasse largement l’Hexagone.

On pourrait croire à une particularité française, pays du nucléaire par excellence, mais cette tendance dépasse largement l’Hexagone.

En novembre 2024, les Voix regroupaient une trentaine d’associations et de sociétés savantes favorables à l’énergie nucléaire dans une lettre ouverte à la nouvelle Commission européenne. Cette lettre demandait notamment aux nouveaux commissaires de soutenir le développement de la filière nucléaire en Europe et compilait les résultats de sondages d’opinion sur l’énergie nucléaire d’un grand nombre de pays européens.

 Le résultat est sans appel : plus de 62 % des Européens se déclarent en faveur de l’atome, la part d’opinion favorable dépassant même les 75 % dans plusieurs pays du vieux continent.

« Nous ne pouvons pas laisser passer cette chance inédite de dialoguer avec des opinions publiques réceptives. »

Après des dizaines d’années durant lesquelles la voix des défenseurs de l’énergie nucléaire a été complètement inaudible, nous ne pouvons pas laisser passer cette chance inédite de dialoguer avec des opinions publiques réceptives et de favoriser des décisions structurantes pour réussir la transition énergétique. C’est dans ce contexte que les Voix du nucléaire ont décidé de lancer le site FaceAuNucleaire.fr, outil au service de tous, leaders d’opinion (décideurs financiers, politiques, journalistes) et grand public.

2: Extrait de la lettre ouverte à la commission européenne des Voix du nucléaire

Une méconnaissance toujours aussi forte

L’étude des enquêtes d’opinion nous force à un constat clair : malgré des sondages flatteurs, les idées reçues sur l’énergie nucléaire semblent toujours aussi présentes dans l’imaginaire collectif. Qu’il s’agisse de son effet sur le climat, des déchets nucléaires ou du risque d’accidents, l’atome continue de susciter des craintes souvent disproportionnées. Les chiffres du dernier baromètre de l’IRSN en sont l’illustration parfaite :

On rappellera simplement que l’OMS comptabilise 14,9 millions de décès supplémentaires associés à la pandémie de Covid-19 ne serait-ce que durant les années 2020 et 2021.

Tandis que l’UNSCEAR déclare qu’aucun effet néfaste sur la santé des habitants de Fukushima n’a été directement attribué à l’exposition aux radiations de l’accident et estime que d’éventuels futurs effets liés à cette exposition sont peu susceptibles d’être détectables. Par ailleurs, les autorités japonaises rapportent qu’environ 2 300 décès supplémentaires ont été causés indirectement par l’évacuation de la zone.

Le lien entre énergie nucléaire et changement climatique semble lui aussi systématiquement surestimé, puisque 51 % des sondés déclaraient lors d’un sondage mené pour Orano en 2023 que le nucléaire contribuait au réchauffement climatique. Un préjugé qui touche malheureusement toutes les générations, puisque 66 % des 18-34 ans y adhéraient… Un progrès remarquable malgré tout puisque l’on atteignait 86 % au sein de cette même classe d’âge en 2019.

« 40 % des français déclarent n’avoir jamais entendu parler de l’EPR de Flamanville et 62 % de CIGEO »

À ces idées reçues s’ajoute un manque flagrant de connaissance des projets structurants pour la filière nucléaire française. Si, pour beaucoup d’entre nous, les acronymes EPR ou CIGEO nous semblent aussi familiers que SNCF ou EDF, cela n’est pas le cas de la plupart des Français. Et ce, à des niveaux qui pourraient sembler alarmants, puisque 40 % des Français déclarent n’avoir jamais entendu parler de l’EPR et 62 % du projet CIGEO. Dans le même temps, une deuxième tendance se dessine, pour le moins intéressante.

5: Baromètre IRSN 2024 – Question 12
6: Baromètre IRSN 2024 – Questions 17-18

On ne peut pas nier que, durant de longues années, les Voix les plus audibles sur le nucléaire, et en particulier le projet CIGEO, ont été celles de ses opposants. Il se pourrait que la hausse de la part de sondés déclarant ne pas connaître le terme CIGEO soit le signe d’une perte d’influence de la voix des anti-nucléaires. On est néanmoins forcé de constater que ni les organisations institutionnelles, ni les associations en faveur du nucléaire ne semblent être parvenues à combler le vide.

« Moins d’un Français sur cinq accorde du crédit aux syndicats et aux politiques sur l’énergie nucléaire, à peine plus aux médias. »

Ce graphique vaut certainement mille mots. Les paroles politiques, syndicales ou médiatiques à propos de l’énergie nucléaire semblent aujourd’hui complètement discréditées aux yeux des Français. Au contraire, les agences indépendantes comme l’ASN ou l’ANDRA et la parole scientifique continuent de jouir d’un crédit important aux yeux des populations. C’est donc fort de ce constat que Faceaunucléaire.fr s’efforcera de faire le pont entre ces « sources de confiance » et les citoyens français.La pérennité de Faceaunucleaire.fr ne sera possible que grâce à l’engagement de certains membres des Voix afin d’enrichir le panel de réponses et les maintenir à jour. Si vous souhaitez contribuer à diffuser la connaissance, n’hésitez pas à contacter Myrto Tripathi – Présidente de l’association Les Voix du NucléaireContact Voix du Nucléaire.