Pour justifier le nucléaire, on a poussé l’installation de chauffages électriques

Le chauffage électrique a été encouragé en France, mais dans le but de réduire les importations de produits pétroliers au travers de l’électrification du chauffage.

Une réponse au choc pétrolier

Cette affirmation représente de manière trompeuse l’histoire du chauffage électrique en France. L’année suivant le choc pétrolier de 1973, Pierre Messmer annonce le lancement d’un grand programme visant à réduire les importations françaises de produits pétroliers. Ce programme comprend un volet nucléaire, qui conduira à la construction du parc nucléaire tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cependant, il était en réalité beaucoup plus large et incluait des mesures de sobriété, une promotion de l’isolation des bâtiments et le développement des transports en commun [1]. 

Le déploiement du chauffage électrique encadré par une nouvelle réglementation

Par exemple, c’est en 1974 qu’a été mise en place la première réglementation thermique (RT), qui établissait des règles encadrant la consommation énergétique des bâtiments neufs. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les seuils de déperditions thermiques étaient plus exigeants pour les bâtiments équipés d’un chauffage électrique que pour ceux utilisant d’autres modes de chauffage [2].

L'objectif de réduction de notre dépendance aux produits pétroliers de chauffage a été atteint, puisque le développement conjoint du chauffage électrique et de l'électricité nucléaire a permis de réduire drastiquement la consommation de fioul domestique, encore largement utilisé à l’époque [3].

Pour conclure, les pouvoirs publics et EDF ont effectivement encouragé les entreprises et les particuliers à recourir au chauffage électrique. Cette mesure s’inscrivait avant tout dans un plan bien plus large visant à limiter les importations de produits pétroliers, dont le coût avait considérablement augmenté après les deux chocs pétroliers.