Idée reçue

On n’a commencé à s’occuper des déchets nucléaires que récemment

Faux !

En bref

La gestion des déchets nucléaires a constitué une préoccupation croissante au fur et à mesure du développement de la filière nucléaire française. Dès 1957, le CEA développait les premiers verres permettant le confinement des radionucléides à haute activité. En 1979, l’État ordonnait la création de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA)

En détail

Des recherches dès la fin des années cinquante

La question des déchets nucléaires a été présente dès le début du programme nucléaire français, comme en témoigne la mise au point par le CEA, en 1957, des premiers verres permettant le confinement des radionucléides (incorporation des déchets dans un verre borosilicate). Après son passage à l’échelle semi-industrielle en 1969, ce procédé est progressivement devenu la référence mondiale en matière de gestion des déchets de haute activité [1]. 

Verre développé par le CEA dans le cadre de la gestion des déchets - Source: CEA

Apparition d’un cadre réglementaire dès la fin des années 70

La recherche de solutions concernant les déchets nucléaires ne s’est pas uniquement concentrée sur l’aspect technique du sujet. La France a également été pionnière en matière de politique publique de gestion des déchets nucléaires. L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a ainsi été créée en 1979, d’abord en tant qu’organisme interne au CEA, avant que le Parlement ne décide, en 1991, d’en faire une agence publique indépendante [2]. Depuis sa création, l'Andra travaille à la mise en place de solutions pour la gestion et le stockage des différents types de déchets nucléaires. Pour les déchets HA, la solution de référence depuis le début a été le stockage profond en couche géologique.

https://www.youtube.com/watch?v=PM8LXPdsYss
Vidéo histoire de l'Andra

Développement du projet CIGEO

Elle assure aujourd’hui la surveillance et le contrôle de plusieurs sites de stockage et pilote le développement du projet CIGEO [3]. Ce projet, actuellement à l’étude, vise à créer un centre de stockage géologique profond dans la région de Bure (Meuse/Meurthe-et-Moselle), à environ 500 mètres sous terre, au sein d’une couche d’argilite sélectionnée pour ses propriétés particulières. L'Andra a déposé, en 2023, une demande d’autorisation de création de l’installation CIGEO. Si le projet est approuvé, l’exploitation industrielle du site devrait débuter en 2035 [4]. La France s’est également dotée, en 2006, d’une loi sur la gestion durable des matières et déchets radioactifs qui encadre la gestion des déchets nucléaires et fixe des objectifs en matière de recherche et de développement, renforçant ainsi considérablement le cadre législatif des missions de l’Andra [5]. 

En résumé, la gestion des déchets nucléaires a été une préoccupation constante depuis le début du programme nucléaire français. La France s’est donc progressivement dotée d’un cadre législatif encadrant le stockage de ces déchets, tout en poursuivant en parallèle des études scientifiques sur le sujet.

Sources :

[1] Le conditionnement : un point fort pour la gestion des déchets nucléaires , CEA, https://www.cea.fr/Pages/domaines-recherche/energies/energie-nucleaire/conditionnement-dechets-nucleaires.aspx?Type=Chapitre&numero=7 

[2] Histoire de l’ANDRA, ANDRA, https://www.andra.fr/nous-connaitre/histoire 

[3] Mission de l’ANDRA, ANDRA, https://www.andra.fr/nos-expertises/prendre-en-charge-les-dechets-radioactifs-francais 

[4] Les grandes étapes de CIGEO, Ministère de la transition écologique, https://www.cigeo.gouv.fr/cigeo-les-grandes-etapes-139 

[5] Cadre législatif, ANDRA, https://www.andra.fr/nous-connaitre/cadre-legislatif