Idée reçue

Nos centrales nucléaires ont une durée de vie de 40 ans

Faux !

En bref

En France, il n’y a pas de limite pour la durée de fonctionnement des installations nucléaires. Chaque réacteur subit une batterie de tests tous les dix ans, à l’issue de laquelle, si le niveau de sûreté est satisfaisant, est accordée une nouvelle autorisation de fonctionnement de 10 ans.

En détail

Levage du dôme du premier réacteur de la centrale de Tricastin en 1976 - Source : La Provence

Certains éléments des réacteurs, comme la cuve, ont été conçus de sorte qu’ils durent au moins 40 ans, une pratique empruntée à ce qui se faisait aux États-Unis, pays d’origine de la technologie REP française. Cela ne veut néanmoins pas dire que ces matériels ne peuvent pas fonctionner plus longtemps [1]. Dès le début de l’exploitation, EDF a cherché à adopter des méthodes de gestion permettant de ralentir le vieillissement des différents équipements des réacteurs [2].

Par ailleurs, plusieurs réacteurs similaires à ceux du parc français ont passé le cap de 40 ans aux États-Unis et les plus anciens ont reçu l’autorisation de fonctionner au-delà de 60 ans.

Des autorisations accordées tous les dix ans

En France, il n’y a pas de durée de fonctionnement limitée pour les installations nucléaires. La possibilité de prolonger le fonctionnement est interrogée tous les 10 ans lors du réexamen périodique imposé par le Code de l’environnement [3]. Lors de la visite décennale qui suit le réexamen périodique, l’exploitant doit montrer que son installation peut opérer en toute sûreté jusqu’au moins la prochaine visite, réaliser une batterie de tests et implémenter les nouvelles solutions permettant à son réacteur d’atteindre le plus haut niveau de sûreté.

Trois épreuves phares lors de la visite décennale

Lors d’une visite décennale, le réacteur est soumis à trois épreuves réglementaires pour s’assurer de sa sûreté. Tout d’abord, une mise sous pression à 200 bars (au lieu de 155 bars en fonctionnement) du circuit primaire. La cuve du réacteur est également inspectée à l’aide de robots afin de détecter la moindre anomalie, tandis que l’étanchéité de l’enceinte de confinement est évaluée en la gonflant à 4 à 5 fois la pression atmosphérique [4].