Les réacteurs de génération III à l’image de l’EPR ne sont pas plus sûrs que ceux des générations précédentes

La sûreté a été placée au cœur de la conception des EPR. Ainsi les retours d’expérience de Tchernobyl et de Three Mile Island ont été intégrés dès la conception de l’EPR. Cela a permis de réduire par un facteur 10 la probabilité de fusion de cœur par rapport aux réacteurs de génération II, tout en réduisant la probabilité de dommage à l’extérieur de la centrale dans le cas d’une fusion de coeur ou d’un accident grave .

Intégration du retour d’expérience

Grâce aux enseignements tirés des incidents et accidents passés, mais aussi grâce aux progrès techniques et théoriques depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la sûreté des réacteurs nucléaires a pu être significativement améliorée. .. En effet, certains réacteurs nucléaires se sont révélés avoir des défauts majeurs de conception. C’est le cas, par exemple, des réacteurs RBMK (comme Tchernobyl), qui possédaient, entre autres défauts, un coefficient positif de réactivité (la réactivité du réacteur augmentait lorsque la puissance augmentait) , rendant le réacteur instable et difficile à contrôler. [1]

Des progrès majeurs en terme de sûreté

Les designs les plus performants, comme celui de l’EPR, atteignent actuellement des probabilités de fusion de cœur extrêmement basses, de l’ordre de 10⁻⁶ / réacteur.an (10 fois moins que les paliers précédents), tout en limitant drastiquement les conséquences à l’extérieur de la centrale en cas de fusion de cœur. [2] 

Afin d’aboutir à de telles performances, plusieurs progrès majeurs ont eu lieu : par exemple, l’apparition des études probabilistes de sûreté en 1975 afin de compléter l’approche déterministe habituellement adoptée [4] ou l’apparition des systèmes passifs de sécurité [3], mais aussi le développement d’une véritable culture de la sûreté nucléaire à la suite de l’accident de Three Mile Island. [5]