Les piscines de la Hague débordent

Les piscines de La Hague, où sont entreposés des combustibles irradiés, ne sont pas saturées. Les estimations les plus récentes indiquent que le seuil de saturation serait atteint à l’horizon 2040 et ce même en l’absence de densification. L’exploitant Orano a annoncé fin 2024, sa volonté de construire plusieurs nouvelles piscines d’ici cette échéance afin de pallier tout risque de saturation.

Les piscines de La Hague font partie de l'installation de traitement des combustibles usés située à La Hague, en France. Elles servent à entreposer et refroidir temporairement les combustibles nucléaires usés en provenance des centrales nucléaires françaises et étrangères, avant leur retraitement ou leur stockage définitif.

Les piscines contiennent des assemblages de combustible nucléaire irradié. L'eau sert à la fois de barrière radiologique et de moyen de refroidissement pour évacuer la chaleur résiduelle produite par la désintégration radioactive des éléments contenus dans les assemblages [1]. 

Un flux entrant supérieur au flux sortant

Les quantités rentrantes dans les piscines étant actuellement supérieures aux quantités sortantes (principalement du fait du non-recyclage actuel des combustibles usés à base de Mox, (combustible à uranium et plutonium), les piscines se remplissent progressivement à un rythme allant de 100 à 200 tonnes par an [2]. La capacité totale d’entreposage des piscines actuelles est de 14 000 tonnes et la quantité de combustible entreposé de l’ordre de 10 000 tonnes. Le projet de densification - une technique pour réduire la distance entre les éléments combustibles - actuellement porté par Orano permet en outre d’accroître la capacité totale des piscines actuelles de 3 600 tonnes [3].

Une saturation vers 2040

Finalement, les améliorations de la production industrielle des usines de retraitement de La Hague ainsi que l’abandon des projets de fermeture de certaines centrales nucléaires de 900 MW ont permis de repousser l’échéance de saturation de 2030 à 2040 [4]. Face à cette éventualité, Orano a annoncé fin 2024 le projet de construction de 3 nouvelles piscines ayant chacune une capacité d’entreposage de 6 500 tonnes, l’objectif étant que la première soit opérationnelle en 2040 [4].