Idée reçue
Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima sont comparables
Faux !
En bref
En détail
Deux accidents nucléaires aux causes très différentes
Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima ne se ressemblent que par le fait qu’ils ont tous deux impliqué des réacteurs nucléaires et entraîné la dispersion d’éléments radioactifs dans l’environnement. En effet, ni la technologie des réacteurs impliqués ni la nature des accidents ne sont similaires.
Le cas de Tchernobyl
La technologie RBMK utilisée du réacteur impliqué dans la catastrophe de Tchernobyl présentait des défauts de conception le rendant difficile à contrôler. Par exemple, le coefficient de réactivité positif de ce type de réacteur impliquait qu’une augmentation de la puissance du cœur entraîne une augmentation de la réactivité, qui à son tour provoque une nouvelle augmentation de la puissance [1]. Lors d’un test mal préparé, une série d’erreurs a conduit à une excursion de puissance, c’est-à-dire une augmentation brutale et incontrôlée de la puissance du réacteur [2].
Le cas de Fukushima
À Fukushima-Daiichi, la nature de l’accident était très différente. Les réacteurs impliqués utilisaient tous la technologie des réacteurs à eau bouillante (BWR). Lors du tremblement de terre initial, les réacteurs se sont automatiquement arrêtés (insertion des barres de contrôle) et les générateurs diesel de secours se sont activés. Cependant, ces générateurs et leurs réserves de fuel ont été noyés par le tsunami qui a suivi le séisme. Cela a entraîné une perte de refroidissement des cœurs des réacteurs, provoquant leur fusion et la production d’hydrogène, lequel a ensuite provoqué plusieurs explosions dont certaines ont empêché le confinement des matières radioactives à l’intérieur de l’enceinte du réacteur [3].
Des niveaux de rejets radioactifs bien différents
Se pose alors la question de la quantité de rejets radioactifs émis par ces deux accidents. Le ministère japonais de l’Environnement a publié en 2017 un tableau permettant de comparer les rejets des deux accidents :

Il convient toutefois de noter que les conséquences sanitaires des rejets ne sont pas directement proportionnelles à la quantité de radioactivité émise. Elles dépendent grandement du type de radionucléide - le Xenon 133 étant bien moins dangereux que l’Iode 131 - ainsi que des mesures de protection prises par les pouvoirs publics. La gestion de l’accident au Japon s'est avérée bien plus efficace que celle des autorités soviétiques.
Sources :
[1] Réacteurs RMBK, IRSN, https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/surete/reacteurs-rbmk
[2] Déroulement accident de Tchernobyl, IRSN, https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/crise/deroulement-laccident-tchernobyl
[3] Déroulement de l’accident de Fukushima Daiichi, IRSN, https://www.youtube.com/watch?v=gF19Ukb4S-I
[4] Comparaison des accidents de Fukushima-Daiichi et Tchernobyl, Préfecture de Fukushima, https://fukushima-updates.reconstruction.go.jp/fr/faq/fk_200.html