Idée reçue

La cuve de l’EPR de Flamanville est défectueuse, c’est une passoire à radiations

Faux !

En bref

Après la détection d’anomalies dans la cuve de l’EPR de Flamanville, un programme de caractérisation des défauts a été réalisé. À la suite d’analyses approfondies, l'ASN a autorisé son utilisation tout en demandant des contrôles renforcés à EDF et le remplacement au premier arrêt programmé du couvercle de cuve. Tous les documents liés à cette autorisation sont publiés en toute transparence et accessibles à tous.

En détail

Les défauts de la cuve de l’EPR de Flamanville

Pose de la cuve d’un EPR - Source : Areva

La cuve de l'EPR de Flamanville a effectivement présenté des anomalies concernant la concentration en carbone de l'acier dans certaines zones, notamment au niveau de la calotte supérieure et du fond de cuve. Lors du processus de fabrication du lingot d’acier servant à construire certaines pièces de la cuve d’un réacteur nucléaire, l'acier est fondu et moulé avant d'être refroidi. Durant cette étape de refroidissement, le carbone se dissémine de manière inégale dans l'acier. Dans le cas de la cuve de Flamanville, un contrôle insuffisant du processus de fabrication et des paramètres de refroidissement a entraîné une concentration en carbone trop élevée dans certaines zones. [1]

Conséquences et contrôles demandés par l’ASN

Cette concentration élevée de carbone peut réduire la résistance mécanique et la ductilité de l'acier, c’est-à-dire sa capacité à limiter la propagation de fissures en cas de défaut préexistant. L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a alors demandé au constructeur de démontrer que ces anomalies ne remettaient pas en cause la sûreté du réacteur. Ces tests ont inclus des essais mécaniques pour évaluer la résistance et la ductilité de l'acier, des examens non destructifs pour détecter d'éventuelles imperfections, ainsi que des simulations numériques pour modéliser le comportement de la cuve sous diverses conditions. [1]

Des résultats rassurants

À la suite des résultats des tests et des expertises, l'ASN a autorisé la mise en service de la cuve sous certaines conditions, notamment à travers des contrôles réguliers du fond de cuve une fois en service et le changement du couvercle de la cuve lors du premier arrêt du réacteur. [2] L'ASN a estimé que les caractéristiques mécaniques des différents éléments de la cuve étaient suffisantes, y compris en cas d’accident. [3]

Sources :

[1] Analyse des conséquences de l’anomalie de fabrication du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de Flamanville, IRSN, https://www.irsn.fr/sites/default/files/documents/actualites_presse/actualites/IRSN_Anomalie-cuve-EPR_Fiche-pedagogique_20170628.pdf 

[2] Décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville, ASN, https://www.asn.fr/content/download/189879/file/D%C3%A9cision%20n%C2%B0%202023-DC-0760%20de%20l%E2%80%99ASN%20du%2016%20mai%202023.pdf 

[3] Position ASN Cuve Flamanville, ASN, https://www.asn.fr/information/archives-des-actualites/l-asn-presente-sa-position-sur-l-anomalie-de-la-cuve-du-reacteur-epr-de-flamanville