On ne sait pas démanteler un réacteur nucléaire

Plusieurs réacteurs nucléaires ont déjà été démantelés à travers le monde, aux États-Unis mais aussi en Europe. Au total, six réacteurs nucléaires américains de technologie similaire à celle des réacteurs actuellement en fonctionnement en France ont été démantelés. Les opérations de démantèlement ont duré moins de 15 ans pour chacune de ces centrales.

L'affirmation selon laquelle on ne saurait pas démanteler un réacteur nucléaire est incorrecte. En réalité, plusieurs réacteurs ont déjà été démantelés et certains sites ont été réhabilités. Par exemple, aux États-Unis, le réacteur de la centrale nucléaire de Maine Yankee a été démantelé avec succès entre 1997 et 2005. En Allemagne, la centrale nucléaire de Niederaichbach a été démantelée entre 1974 et 1995. [1]

Selon la technologie utilisée par le réacteur, le démantèlement peut s'avérer plus ou moins complexe. Par exemple, le démantèlement des réacteurs UNGG, filière développée en France dans les années 60, est une opération bien plus complexe que le démantèlement des réacteurs à eau pressurisée (REP) actuellement en fonctionnement dans le parc français. Il serait donc parfaitement malhonnête d’extrapoler les coûts et les délais de démantèlement des réacteurs UNGG au cas des réacteurs REP. [2]

Centrale Chooz A

L’exemple le plus avancé de démantèlement de réacteur REP en France est celui de Chooz A, qui a débuté en 2007 et qui sera probablement achevé en 2026. 

Le 7 mars 2025, EDF a annoncé que la cuve de Chooz A a été retirée avec succès[3]. Les futurs démantèlements de réacteurs nucléaires français pourront bénéficier du retour d’expérience de Chooz A et ainsi gagner en efficacité. [4]

Pour conclure, un nombre conséquent de réacteurs ont déjà été démantelés par le passé, notamment aux États-Unis. Ces réacteurs étaient pour certains de technologie très similaire à ceux actuellement exploités par EDF en France, et l’expérience acquise lors du démantèlement de ces réacteurs permettra de faciliter le processus dans les centrales françaises.