Idée reçue

L’OMS est soumise à l’AIEA

Faux !

En bref

L’OMS et l’AIEA sont effectivement liées par un accord datant de 1959. Il ne soumet toutefois aucune des deux organisations puisqu’elles sont placées sur un strict plan d’égalité. Si cet accord a effectivement soulevé un certain nombre de controverses, l’OMS a indiqué elle-même en 2001 que cet accord ne menaçait pas son indépendance.

En détail

Accord de 1959

Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) appartiennent toutes les deux à l’ONU, elles sont deux organisations internationales distinctes, chacune ayant ses propres objectifs et domaines d'expertise. L'OMS est chargée de protéger et de promouvoir la santé publique mondiale, tandis que l'AIEA veille à l'utilisation sûre et pacifique de l'énergie nucléaire. Les deux institutions collaborent sur les questions de santé liées aux rayonnements ionisants, sans être subordonnées l'une à l'autre. Un accord de coopération signé en 1959 définit leurs domaines de collaboration et les mécanismes de coordination [1].

L’OMS souligne son indépendance

Il précise notamment que cette coopération s'effectue « sans préjudice du droit de l'Organisation mondiale de la Santé de s'attacher à promouvoir, développer, aider et coordonner l'action sanitaire internationale, y compris la recherche, sous tous les aspects de cette action ». Certaines dispositions, en particulier celles sur la confidentialité, ont pu prêter à diverses interprétations et générer d’importantes controverses. Toutefois, en février 2001, l'OMS a publié un communiqué précisant que « L’Accord de 1959 entre l’AIEA et l’OMS n’affecte pas l’exercice impartial et indépendant par l’OMS de ses responsabilités constitutionnelles, pas plus qu’il ne subordonne l’OMS à l’AIEA. » [2].

L'OMS mène donc ses propres recherches sur les effets de l’exposition aux radionucléides, en s'appuyant sur les meilleures données scientifiques disponibles. Elle a par exemple publié dès 2001 un rapport sur les effets de l’uranium appauvri sur la santé, métal utilisé pour la confection de certaines munitions [3]. Mais aussi, en 2013, un rapport sur les risques sanitaires liés à l’accident de Fukushima [4].

Une troisième organisation onusienne, le Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR, a publié une très vaste littérature sur les accidents de Fukushima et Tchernobyl, régulièrement mise à jour [5].

Sources :