EDF a une dette colossale et ne pourra jamais financer la construction d’un nouveau parc nucléaire

Il est vrai qu’en l’état de la situation financière d’EDF, il est peu probable que le nouveau parc nucléaire puisse reposer uniquement sur les finances de l’entreprise. Néanmoins, l’usage de schémas de financements déjà utilisés dans d’autres pays européens pourrait permettre la construction d’un nouveau parc nucléaire.

EDF est effectivement confrontée à une dette importante, estimée à environ 54 milliards d'euros en juillet 2024 [1]. Cependant, cela ne signifie absolument pas qu’il lui soit impossible de construire un nouveau parc nucléaire.

De nouveaux mécanismes de financement

La construction de nouvelles centrales nucléaires pourrait être financée à travers différents mécanismes : CfD (contract for difference), prêt à taux zéro ou extension de modèles utilisés pour d’autres types d’infrastructures publiques. La prise de participations par des énergéticiens de pays frontaliers pourrait également constituer une option, ce schéma ayant déjà été utilisé lors de la construction du parc historique [2]. Outre le fait que ces schémas de financement permettent de réduire le risque de construction pour l’entreprise porteuse du projet, ce nouveau partage des risques peut également permettre un abaissement du coût final payé par les consommateurs d’électricité.

C’est notamment cela qui a poussé le Royaume-Uni à transposer le modèle « Base actifs régulés », déjà utilisé pour le financement de certaines grandes infrastructures, au projet d’EPR de Sizewell C. Enfin, la construction d'un nouveau parc nucléaire s’étendra sur au moins 15 ans, ce qui permet d'étaler les besoins d’investissement dans le temps [2]. 

Avec le soutien de l'État français et l’usage de schémas de financement déjà éprouvés ou innovants, la construction d’un nouveau parc est donc tout à fait envisageable.