Idée reçue

L’EPR est vulnérable à la chute d’un avion de ligne

Biaisé !

En bref

Si la chute accidentelle d’un avion sur une centrale nucléaire est hautement improbable, la possibilité d’une attaque terroriste ne peut pas être exclue. L’EPR a été conçu pour résister à l’impact mécanique d’un avion militaire ainsi qu’à celui d’un avion de grande capacité. Une incertitude demeure toutefois quant à l’effet de l’embrasement des dizaines de tonnes de carburant contenues dans ce type d’avion.

En détail

Un sujet de controverse

Dès les attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, une question s’est immédiatement posée dans les pays nucléarisés : nos centrales nucléaires sont-elles suffisamment résistantes face à l’éventualité d’une chute d’avion ? Le sujet de la résistance de l’EPR à la chute éventuelle d’un avion commercial a été l’objet de vives controverses entre les concepteurs et diverses associations opposées au nucléaire. Cette controverse a été renforcée suite à la diffusion, par une association hostile au nucléaire, d’un document « confidentiel défense » portant sur ce sujet [1].

Le cas des avions de grand capacité

Si la plupart des parties prenantes de cette controverse s’accordent sur la résistance de l’EPR face à des attaques d’aéronefs de loisir et d’avions militaires, le sujet des avions commerciaux suscite des débats. Bien que la résistance mécanique de l’EPR à la chute d’un avion commercial semble établie, une incertitude demeure quant aux effets de l’embrasement du carburant contenu dans l’aéronef. Ainsi, lors d’une commission d’enquête parlementaire portant sur l’industrie nucléaire, Philippe Jamet, alors commissaire de l’ASN, a déclaré : « Je confirme que l’enceinte de l’EPR a été conçue pour résister à un crash d’avion. ». Jacques Repussard, alors directeur général de l'IRSN, a complété un peu plus tard en affirmant : « Je ne pourrais pas affirmer sous serment qu’en cas de crash d’un avion de très grande capacité, chargé de dizaines de tonnes de carburant, les conséquences de l’incendie seraient maîtrisées. Le risque zéro n’existe pas » [2]. 

Dans le contexte international, la NRC (Commission de réglementation nucléaire des États-Unis) a conclu à la pleine conformité du réacteur quant aux exigences fédérales concernant la chute d’un avion gros porteur [3].


Sources :

[1] Aptitude de résistance EPR chute d’avion 2006 (Confidentiel défense), Sortir du nucléaire, https://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/DGSNR-EDF.pdf 

[2] Audition parlementaire de Jacques Repussard directeur général de l’IRSN et François Jamet commissaire de l’ASN, Assemblée Nationale, https://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-cenucleaire/13-14/c1314022.asp 

[3] Communiqué d’Areva décision NRC, Areva, https://www.sa.areva.com/news-etats-unis-la-nrc-valide-la-surete-de-lepr-face-au-risque-de-chute-davion